Résumé :
|
Magritte peint la pensée plutôt que ce que voit l’œil, ou alors il s’agit de l’œil qui « voit » dans le rêve. Le regard chez lui se veut regard intérieur, ne cessant de superposer deux réalités, celle réfléchie du psychique et celle irréfléchie du réel. L’auteur étudie la relation entre les thèmes de la peinture de Magritte et l’absence de reflet du regard sans tain d’une mère déprimée qui après plusieurs tentatives se suicida lorsqu’il avait 14 ans. Le possible de sa disparition devint un mirage du présent dans le passé, comme dirait Bergson, ce dont sa peinture rend compte, « surréalisant » le fantasme dans le réel. L’art de nommer ses toiles, plongeant le spectateur dans une perplexité déployant un surplus d’imaginaire, est interprété comme relevant de la place d’un père à l’humour affirmé permettant de « tiercéiser » l’attraction qu’est l’œuvre pour l’artiste qui sinon risquerait d’y disparaître comme dans le miroir sans tain d’une mère suicidaire.
|