Résumé :
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Après l’épidémie de Covid-19, l’analyse à distance va probablement se généraliser. Elle ne diffère de l’analyse telle qu’on l’avait conduite jusqu’à maintenant que par l’absence des corps du patient et de l’analyste dans la même pièce. Dans l’analyse « normale », cette présence des corps mobilise de part et d’autre des désirs sexuels et agressifs qui sont aussitôt refoulés. Le Surmoi inconscient veille à ce qu’aucune représentation de ces désirs ne fasse retour vers la conscience, jusqu’à ce qu’un rejeton du refoulé suffisamment déguisé échappe à son attention. Cette représentation insolite se détache nettement sur le fond neutre créé par le refoulement. Elle mène à l’interprétation. L’analyse à distance protège l’analyste et le patient de tout risque de réalisation de leurs désirs. Elle relâche donc l’attention inconsciente du Surmoi, et libère la parole du patient. Mais l’analyste doit faire un effort accru d’attention consciente pour interpréter. À côté du Surmoi interdicteur post-œdipien, le surmoi protecteur post-adolescent joue un rôle décisif dans la possibilité pour un patient d’associer librement sans voir le visage de son analyste, en présence ou à distance.
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