Résumé :
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Dans cette recherche nous avons étudié les situations de collaboration entre cliniciens et interprètes communautaires dans le cadre de consultations psychiatriques lors de la période de la crise sanitaire due au COVID-19. Durant cette période, les consultations psychiatriques avec interprètes ont été soit annulées, soit poursuivies à distance par téléphone ou vidéoconférence, ou maintenues en présentiel avec port du masque et gestes barrières (Association suisse pour l’interprétariat, 2020). Dans ce contexte, des pratiques et modalités de collaboration nouvelles sont apparues chez les cliniciens et les interprètes. Nous pouvions donc nous attendre à la présence d’observations utiles pour les futures pratiques, en termes notamment de défis rencontrés et de solutions mises en place ou envisagées par les professionnels. Afin d’explorer ces dimensions nous avons mené deux mini focus groups (Barbour, 2007 ; Wong, 2008), l’un avec des cliniciens et l’autre avec des interprètes communautaires.
L’analyse a permis de circonscrire plusieurs thèmes transversaux au discours des professionnels. Ils ont notamment relevé une restriction des possibilités d’accompagnement due aux contraintes des équipements technologiques. Aussi, les deux groupes de professionnels ont été impactés différemment au niveau de leur identité professionnelle. En comparaison avec celles des cliniciens, les pratiques des interprètes en temps de COVID étaient moins compatibles avec les standards de qualité qu’ils appliquent à leur propre travail. Enfin, nous avons pu mettre en lumière l’importance revenant à l’utilisation de la métacommunication entre les professionnels, qui plus est lorsqu’ils sont confrontés à des exigences supplémentaires.
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