Résumé :
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L’œuvre de Kafka regorge d’étrangers : arrivants, immigrés, émigrés, personnages étrangers à leur propre corps. Le lecteur ressent cette absence de repères avec une certaine évidence : nous sommes chez Kafka déboussolés. Mais dès lors qu’il s’agit de qualifier ces personnages précisément nous voilà démunis. Kafka ne les nomme jamais, ne choisit pas. Que dit cette absence de nom, et que signifie l’embarras idiomatique qu’il suscite ? Cet article tente de cheminer à partir de lui, en passant par L’Amérique – roman dont la situation narrative est de ce point de vue la plus littérale : Karl Rossmann arrive en Amérique, territoire d’émigration dont il va peu à peu être pourtant exclu, sur le plan politique, métaphysique, et existentiel.
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