Résumé :
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Limites de la représentation - limites du traitement ?
Le débat psychanalytique sur les états psychiques non représentés et les limites du traitement des souffrances psychiques graves est central pour la psychanalyse contemporaine, tant sur le plan théorique que clinique. D'un point de vue théorique, il est important de clarifier le rapport entre les "inscriptions" verbales et infralinguistiques et entre l'expérience intrapsychique et interpersonnelle, ainsi que de revoir et de délimiter certains concepts psychanalytiques fondamentaux utilisés de manière très hétérogène en matière de représentation. Sur le plan clinique, ces questions déterminent quelles souffrances sont accessibles à la thérapie psychanalytique. Le présent travail entend apporter une contributions pertinente à la discussion, tant sur le plan théorique que clinique. Il part des concepts de Sigmund Freud sur les représentations inconscientes, dans la perspective desquels les idées les plus avancées sont relues et vérifiées. Elle se concentre sur les modèles de Green, Levine, Botella & Botella et Kristeva. Elle en arrive à la conclusion qu'il est hâtif de classer les couches d'expérience infralinguistiques ou sémiotiques comme "non représentées". Il s'agit plutôt d'apprécier les différentes formes de représentation des états psychiques et de les mettre en relation les unes avec les autres, pour finalement les ouvrir à la représentation linguistique et donc au traitement. Un rapport de cas détaillé et des indications sur la dynamique de traitement de l'anorexie mentale expliquent de manière exemplaire comment cela peut réussir dans la cure.
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