Résumé :
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Dans le champ social, nous proposons de réfléchir à ce à quoi est adossée l’espérance, soit à l’espoir de reconnaissance – ce qu’Axel Honneth nomme l’élément téléologique de la conception morale impliquée par le concept de reconnaissance. La perte de cet espoir de reconnaissance, qui tient à un idéal davantage qu’à une réalité, constitue du point de vue de la psychodynamique du travail l’un des principaux facteurs de découragement chez les travailleurs. Quand cet espoir les quitte, ceux-ci seraient, note Christophe Dejours, comme « désamorcés » (La Panne). Pour approfondir les conditions psychosociales de cette espérance, Jean Furtos nous semble proposer des éléments de réflexion précieux, en identifiant une triple forme de confiance à l’origine de la santé mentale (confiance dans l’avenir, confiance dans les autres et confiance en soi). C’est enfin du côté des recherches de Laurence Cornu sur la confiance dans le cadre de la relation pédagogique que nous pensons pouvoir trouver des ressources pour défendre l’importance aujourd’hui de la notion d’espérance en dépit des critiques philosophiques qui en ont miné les fondements. Ses analyses nous permettent en effet de mieux cerner, dans sa fragilité, la forme d’espérance que nous nommons avec elle confiance, dont la clinique, la pratique et la théorie ne peuvent se passer.
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