Résumé :
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Du géniteur au père se déplie ce processus par lequel la paternité prend corps. Il débute par une certification du père par la sérologie. La procréation parle du père comme d’une catégorie descriptive, celle de l’examen génomique. Ce processus s’explicite ensuite en quittant la scène du laboratoire au profit de la scène du prétoire. Là une autre scène de symbolisation relève d’une déclaration. Le droit est l’institution de la légalité du père. S’engage, dans la reconnaissance par le droit, d’un sujet, l’affirmation qu’il est irréductible à un prestataire de service (donneur de gamète) ou un inséminateur mais bien figure instituée de culture et de relation. Sur ce terrain juridique, la formulation se cherche aujourd’hui concernant le statut du tiers d’engendrement. Ce processus de reconnaissance de la paternité, enfin relève d’une attestation. L’attestation du « tu es mon fils ; tu es bien mon père » est un enjeu d’existence. Il mobilise un travail de reconnaissance mutuelle. Au-delà de la légalité, dans la connivence d’une intériorité mutuelle et de gratitude, la paternité se donne comme l’intériorisation et l’acceptation d’être du même lignage sans être les mêmes. Certification du géniteur ; déclaration du père légal ; attestation du père éducateur déploient ainsi la possible histoire de la paternité intériorisée par chacun.
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