Abstract:
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L’enfant commence à percevoir le temps parallèlement à sa maîtrise de l’espace, à son vécu de l’absence, de la solitude. Ses parents, sa fratrie l’accompagnent dans ses découvertes. Pour le tout-petit, le temps se mesure à la détresse liée à l’absence, générant l’amorce de la temporalité intime. Rythme et répétition prennent part à l’élaboration de la temporalité intime, comme l’illustre le « jeu de la bobine » du futur psychanalyste Ernst Freud. À l’adolescence, les attitudes de distance à l’égard de la famille caractérisent ce temps où l’ouverture sur le monde va croissant avec la formation et les expériences professionnelles. Il est alors nécessaire de protéger sa temporalité intime, que la vie de couple, puis la vie de famille, mettent également à l’épreuve. Au cours de la vieillesse, une sorte d’accélération semble s’opérer, tandis que la famille n’est plus toujours très présente. Les sentiments de déni, colère ou résignation qui traversent les personnes âgées diffusent vers les plus jeunes, permettant d’enrichir leur perception du temps et leur capacité d’anticiper les absences éternelles.
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