Résumé :
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La psychanalyse dans la communauté en France.
La Société psychanalytique de Paris a été fondée seulement en 1926, alors que la psychanalyse dans la communauté existait déjà à Berlin et à Vienne. Ainsi, les psychanalystes français ont plutôt suivi et accompagné les efforts des psychiatres des hôpitaux publics pour transformer les asiles. Les premiers psychanalystes dans les services publics ont travaillé dans des institutions comme le réseau des Offices publics d’Hygiène sociale (OPHS), initialement destinés à la tuberculose, à la mortalité infantile, etc. Après la deuxième guerre mondiale, l’introduction des soins psychiatriques dans la communauté a mobilisé de nombreux psychiatres-psychanalystes dans une véritable interpénétration entre psychanalyse et psychiatrie. En 1953, la SPP a fondé le Centre de Consultations et de Traitements Psychanalytiques, et en 1955 Victor Smirnoff a créé un centre pour enfants, tous les deux s’appuyant sur le statut des OPHS. En 1958 a été créé par Philippe Paumelle, accompagné de nombreux psychanalystes de la SPP, l’Association de Santé mentale du 13ème arrondissement de Paris (ASM 13), une « expérience-pilote » qui sera généralisée à partir de 1960 sous la forme de la psychiatrie de secteur (la politique nationale en France en matière de psychiatrie dans la communauté). Dans les centres de consultations des secteurs psychiatriques, appelés « centres médico-psychologiques » (CMP), des psychothérapies sont assurées par des psychologues cliniciens, qui sont actuellement très largement d’orientation psychanalytique. En 1972, Pierre Marty et Michel Fain, psychanalystes de la SPP, ont créé ce qui allait devenir en 1978 l’Institut de Psychosomatique. En 1974, l’ASM 13 a créé avec Jean and Évelyne Kestemberg son propre Centre de psychanalyse, spécialisé dans les pathologies psychotiques et limite. Les activités et les apports théoriques de ces centres publics sont présentés : la distinction entre traitement et consultation psychanalytiques, l’introduction d’une nouvelle approche en psychosomatique, la description de la relation fétichique à l’objet, les travaux sur les traitements gratuits et leurs implications. Actuellement, la situation de la psychanalyse en France est contrastée avec, d’un côté, les autorités scientifiques qui rejettent la psychanalyse au nom de la médecine basée sur des preuves, de l’autre côté, la persistance de la psychanalyse dans la pratique publique et privée. Plus généralement, il apparaît que la question centrale est la conception de l’ « être humain psychique » et de la causalité psychique dans les sociétés occidentales.
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