Résumé :
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L’auteur de cet article intègre la recherche développementale empirique à la théorie clinique et au traitement du sadomasochisme. Trois types d’arguments illustrent la thèse selon laquelle la tendance au masochisme se développe à partir de processus relationnels qui prennent leur origine dans la dyade mère-bébé. Le premier argument se réfère à la recherche sur l’attachement et comprend des données allant de la naissance à l’âge adulte et des microanalyses filmées de dyades mère-enfant. Le second argument concerne la recherche sur la mentalisation et son rapport à l’attachement. Ces deux premières approches suggèrent qu’au fur et à mesure que les modèles d’attachement évoluent de « sécure » à « insécure » puis à « désorganisé » et que la capacité de reconnaissance de soi et de l’autre passe d’une version mentalisée à une version pré-mentalisée, ils sont progressivement corrélés à un sadomasochisme qui passe de léger à sévère. Les schèmes d’attachement insécure et désorganisé impliquent la régulation d’émotions, d’intentions et de messages contradictoires transmis à travers différentes modalités sensorielles. Ces schèmes suggèrent des manières dissociées d’être avec l’autre et de faire face à des états internes. Ils sont incorporés et organisés par le développement ultérieur. Un cas clinique, enfin, permet d’approfondir ces constructions et d’illustrer comment les connaissances émanant de la recherche sur le bébé peuvent être utilisées dans le travail avec les adultes. La discussion porte sur la relation entre les interactions mère-bébé et le sadomasochisme et la manière dont les modèles procéduraux relationnels sado-masochiques peuvent contribuer à la formation de tendances sado-masochiques au cours des différentes étapes développementales.
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