Résumé :
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La « pathologie de la liberté » est le syntagme avec lequel Henri Ey définit sa conception de la psychiatrie à partir des années ‘50. Il condense la conception anthropologique à partir de laquelle il définit non seulement la pathologie psychiatrique mais aussi l’être de l’homme. Néanmoins, le sobriquet qui lui sied bien de « Pape de la psychiatrie » se heurte à une frontière théologique qu’il n’ignore pas. Ses derniers textes, recueillis dans le volume Histoire de la médecine sont là pour en témoigner. Peut-être qu’il constitue une frontière subtile à l’accueil réservé à sa pensée dans des pays issus d’une autre tradition théologique. Suivant le sociologue allemand Max Weber, une des références bibliographiques cité par Henri Ey dans les textes signalés, l’éthique protestante qui régit l’esprit du capitalisme inverse les rapports du syntagme de manière telle que les significations des termes « pathologie », « liberté » ou « folie » y trouvent un sens opposé. Au point qu’il est possible d’y reconnaître de manière inattendue ce qui le sépare de son ami Jacques Lacan, comme un lointain écho de l’écrit des murs de la salle de garde de l’hôpital Sainte Anne : n’est pas fou qui veut ?
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