Résumé :
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Le rire psychotique est à prendre au sérieux. Au début du XXe siècle, Mlle Pascal – dans ses travaux sur la démence précoce – soulignait que son étude pouvait être une aide pour le diagnostic. Peu d’études cependant lui ont été consacrées. Nous verrons, au travers d’une revue de la littérature psychiatrique, quelles sont les particularités cliniques du rire psychotique. À partir de ces premières études, à partir de ces considérations cliniques, nous proposerons d’approcher le rire dans la psychose – dans sa version « immotivée » notamment – à partir de la théorie psychanalytique. Nous serons conduits à aborder les « éclats » du rire psychotique comme des éclats de réel, des bouts de réel, hors symbolique, hors sens, hors lien à l’autre. Nous verrons que leur brusquerie, leur soudaineté, peuvent relever de la « contrainte » (Kraepelin), et que leur nécessité à « sortir » peut s’appréhender sous l’angle de la tentative d’extraction de l’objet (a) (Lacan). Enfin, nous aurons à considérer le rire psychotique dans ses rapports au corps, à l’affect, à l’inconscient, et à la « voix » en tant qu’objet pulsionnel.
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