Résumé :
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Une métapsychologie clinique de la notion d’évènement est envisagée à propos de la pandémie de la Covid-19. Après avoir défini l’évènement comme ce qui fait bifurcation, l’évènement généalogique dans le cycle de vie est distingué de l’évènement accident. L’exemple clinique de l’adolescence fait évènement généalogique à la fois au niveau individuel de l’adolescent et au niveau groupal du maillage contenant familial. Il y a un étayage réciproque entre les contenants psychiques individuels et les contenants groupaux familiaux et sociaux. La clinique de l’évènement n’est pas un simple fait-information déclenchant, l’évènement est l’expression d’un processus, l’évènementiel, engageant une approche transcontenante singulière et groupale. C’est dans cette perspective psychanalytique des liens que sont interrogées les notions de « crise », d’« en-crise » et de « catastrophe ». À partir de l’expérience partagée de l’arrivée de l’énergie électrique solaire dans la cosmogonie d’une communauté amérindienne d’Amazonie, l’auteur interroge ce qui fait évènementiel et se manifeste par une épidémie de suicides. Il reprend l’hypothèse d’Émile Durkheim sur le défaut de régulation dans une société en « déséquilibre maladif ». Il rapproche la notion d’organisateur psychique groupal de la contenance et de l’Idéal du Moi groupal. La clinique de l’évènement Covid-19 met à l’épreuve la fonction métagarante de protection d’une contenance suffisamment sécure.
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