Résumé :
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Si c’est assurément à Freud que revient l’initiative d’une théorie des pulsions, il n’en reste pas moins que le concept même de pulsion a marqué l’histoire de la philosophie : elle y apparaît toujours comme la motion indéterminée dont se soutient l’activité désirante, y compris sous la forme de l’activité intellectuelle. Cela concerne non seulement les philosophes qui ont inspiré Freud, comme Schopenhauer, qui la nomme « vouloir-vivre », ou Nietzsche, qui la pense comme « volonté de puissance » ; mais aussi des métaphysiciens aussi décisifs que Kant, qui parle explicitement de la « pulsion » de la raison dans sa tendance nécessaire mais illusoire à s’élever à l’inconditionné absolu, ou déjà Platon, pour qui la pulsion, en tant que principe de l’acte de philosopher, est de nature essentiellement érotique.
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