Résumé :
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La phénoménologie psychiatrique contemporaine a pu lier altérations du soi minimal et troubles schizophréniques. En effet, des perturbations de cette composante du Self, qui serait le préalable de notre capacité à se ressentir comme agent de ses expériences et de les reconnaître comme siennes, expliqueraient les états particuliers de conscience rapportés par les patients schizophrènes. Si leur analyse doit être guidée par une lecture duale, laissant alterner hyper-réflexivité et troubles de l’intercorporéité, l’échelle descriptive offerte par l’EASE constitue un outil de prédilection au regard de l’investigation objective des altérations du Self Minimal. En favorisant la co-construction d’un langage pour décrire l’expérience du sujet, l’EASE permet de rendre compte des irrégularités du Self Minimal et revêt ainsi un enjeu diagnostique comme pronostique comme nous pourrons le voir. Deux modèles explicatifs dominent l’origine présumée de ces perturbations, attribuant respectivement ces modifications à des défaillances d’ordre métacognitif et à des processus précédant l’action – impliquant l’émission d’une copie d’efférence – troublés. L’altération du soi-minimal reste difficile à appréhender, mais nous souhaitons porter son analyse sous le prisme de deux œuvres de la culture populaire. Dans Cyberpunk 2077, le protagoniste expérimente l’insertion d’une personnalité dans sa psyché avec laquelle il devra cohabiter dans un but commun, présentant ainsi une altération du corps vécu. Dans Fight club, Tyler Durden expérimente la sensation parasitante d’être envahi par un corps étranger, dont il spatialise les faits au point de l’annihiler en se tirant une balle dans le crâne, et que l’on peut explorer sous le prisme du syndrome d’influence.
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