Résumé :
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Cet article a pour objectif de repolitiser les violences, notamment sexuelles, subies par les femmes en quête de mobilité ou d’exil sur les routes de l’Europe. Souvent considérées comme des dommages collatéraux de la migration dite clandestine, elles sont analysées ici comme faisant partie des violences structurelles dans le cadre des mobilités du Sud global entravées par les régimes migratoires des pays européens et de leurs alliés dans la lutte contre l’immigration dite clandestine. Se basant sur une enquête ethnographique menée à la frontière maroco-espagnole, ce texte interroge le lien entre contrôle migratoire et contrôle du corps des femmes. Il s’agit de démontrer comment la « sécurisation » des frontières à des fins anti-migratoires produit et/ou renforce des vulnérabilités racialisées et sexuées, et comment cette mise en vulnérabilité nourrit dans le même temps des résistances individuelles et collectives, ainsi que des formes de résiliences.
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