Résumé :
|
La parole du sujet de l’exil est centrale dans le cadre de sa demande de protection internationale. C’est en effet bien souvent la seule preuve dont il dispose pour prouver ses craintes de persécutions. Cette parole, précieuse, déterminante, est pourtant, durant des mois, très restreinte, pour les demandeurs d’asile dit « dublinés », qui sont ainsi, du fait des normes européennes, pour grande partie privés de la faculté de faire part de leur récit. La parole du sujet de l’exil a vocation à se déployer plus largement lorsque la demande d’asile est enregistrée par la France et finalement traitée, tant devant l’administration que devant le juge de l’asile. Si elle est essentielle à une bonne instruction de la demande de protection internationale, pour des raisons liées aux traumatismes vécus par les personnes, elle peut être difficile à libérer et à confier aux acteurs de l’asile, office de protection des réfugiés et des apatrides, avocat, juges. Cela demande du temps dont bien souvent le sujet de l’exil ne dispose pas, en raison de l’accélération de l’instruction des demandes. Si sa parole est ainsi essentielle, elle est actuellement menacée par une politique de la Cour nationale du droit d’asile qui multiplie les rejets sans audience.
|