Résumé :
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Cet article examine la question de la vérité dans le récit des patients en situation d’exil, ainsi que l’impact de la malléabilité de ce récit sur le transfert et sur le travail psychothérapeutique. Mettre des mots sur son histoire n’est pas seulement la raconter, mais aussi la créer et la comprendre. Le récit est une matière plastique, qui change rapidement et qui s’adapte ; il construit l’identité du sujet et, au cours de ce processus, est lui-même déconstruit et reconstruit plusieurs fois. C’est pour cela que le récit prend une place centrale dans le travail avec les patients issus de l’exil. À partir de la présentation du cas d’un enfant demandeur d’asile, suivi dans un centre médico-psycho-pédagogique, les questionnements de l’équipe soignante et le positionnement du psychologue y sont exposés. L’analyse de l’histoire de vie de la mère et de l’enfant, ainsi que des dessins du patient servent d’appui pour la présentation de ce cas. Leur récit « migrant », demande au thérapeute d’être capable de naviguer entre les notions de vérité et d’exactitude, pour pouvoir garder le cap du transfert. Le cas de ce patient démontre que la vérité demeure dans la rencontre faite avec chaque enfant, et dans le travail psychique effectué. Ce récit changeant, raconté au fil des années entre dessins, jeu et parole ; ce récit construit entre souvenirs et histoires confiées et entendues, c’est cela la vraie version de l’histoire de ce petit patient.
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