Résumé :
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Une psychanalyse se déroule dans les meilleures conditions lorsque le patient est allongé sur un divan et parle à l’analyste sans le voir. Cependant, ni les enfants ni certains adultes borderline ne peuvent associer librement dans cette position. Les uns et les autres ont en commun de ne pas être sortis de l’adolescence. La fin de l’adolescence se définirait alors par l’intériorisation du regard protecteur porté par les adultes sur les enfants, quelle que soit la violence des désirs inconscients de ces derniers. En l’absence de cette intériorisation du regard des adultes, le surmoi protecteur se transforme en une imago terrifiante qui paralyse le processus associatif. Avec certains patients borderline, un travail préalable en face à face est nécessaire pour décomposer cette imago et mettre les éléments dont elle est faite en réseau. Quand ces représentations ne sont pas condensées, mais agglomérées, la décomposition de l’imago met en présence des éléments clivés, séparés les uns des autres par une « position phobique centrale ». L’analyse doit alors se poursuivre en face à face. La technique de la « ponctuation », inventée par Lacan, pourrait être liée à une imago qui lui était propre, la « figure obscène et féroce du Surmoi ».
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