Résumé :
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Nous avons découvert que la migraine était présentée, dans l’après-coup de la création littéraire, d’une manière riche et précise par les auteurs étudiés tous migraineux, comme G. Sand, G. de Maupassant, T. Ben Jelloun, P. M. Moller, Boulgakov et P. Fleutiaux. Leur description, particulièrement évocatrice du contexte dans lequel survient la crise, suggère souvent l’irruption imprévue d’un facteur de l’environnement désorganisant momentanément la vie psychique, conséquence d’une mise en danger du narcissisme primaire du sujet, là où le sujet fait partie de l’environnement et l’environnement du sujet. Il en résulte parfois la survenue d’angoisses de forte intensité. Le mécanisme psychique de la répression, qui désarticule affect et représentation précède parfois la crise. La migraine, transformée et élaborée par l’acte de création littéraire, permet de surmonter la blessure narcissique infligée. Il en résulte une restauration de l’espace transitionnel de jeu et de symbolisation momentanément détruit, l’auteur parvenant à communiquer, grâce à l’écriture, avec un objet intérieur et extérieur (le lecteur) son expérience émotionnelle de la crise, jadis non traduite en langage verbal.
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