Résumé :
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Jacques Hochmann croit à « l’importance du récit intérieur dans la constitution de l’identité ». Il défend une psychiatrie humaniste, nourrie de psychanalyse, refusant de réduire la souffrance psychique à des facteurs neurobiologiques et comportementaux. Selon lui, la tâche du psychiatre est de comprendre la déraison apparente de ceux qu’on appelait autrefois les fous en lui donnant un sens et des raisons. Chaque histoire est singulière : pour soigner, il faut du sur-mesure. L’ouvrage illustre ce parti pris : plutôt qu’un traité abstrait, il propose un récit biographique, reliant les expériences de l’homme aux pratiques et aux choix du psychiatre, et retraçant l’évolution de sa discipline. C’est à la fois le roman d’une vie et une traversée de la psychiatrie, marquée par les années de formation dans les institutions quasi carcérales des années 1950-1960, puis par la découverte de Palo Alto et des idées libertaires d’une Amérique alors ouverte à toutes les expériences. Au fil des pages, avec des portraits très personnels – de théoriciens comme Carl Rogers ou de patients –, et au gré des tentatives pour faire évoluer les pratiques, on voit à l’œuvre cette psychiatrie respectueuse des gens, soucieuse de réintégrer la folie dans le cadre d’une humanité pleine et entière plutôt que de la rejeter vers l’aliénation ou la dégénérescence. Une (auto)biographie magnifiquement écrite. Un grand manifeste humaniste. Jacques Hochmann est psychiatre et psychanalyste. Il est membre honoraire de la Société psychanalytique de Paris, professeur émérite à l’université Claude-Bernard et médecin honoraire des Hôpitaux de Lyon. Parmi ses publications : Histoire de l’autisme, Pour soigner l’enfant autiste, La Consolation, Une histoire de l’empathie, Les Antipsychiatries, une histoire, Théories de la dégénérescence, d’un mythe psychiatrique au déclinisme contemporain.
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