Résumé :
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L’écrivain argentin Jorge Luis Borges, dans ses fictions, mais aussi dans sa poésie, tourne autour de la question du regard. Alors qu’il déploie dans son œuvre tout un jeu spéculaire d’images qui se redoublent et s’emboîtent les unes dans les autres, et ce à l’infini, au point parfois de susciter une fascination qui porte parfois au vertige, parfois, un regard, sous les espèces d’une chose monstrueuse, surgit d’une brèche. C’est une levée du voile sur un regard, ici à entendre comme objet a, un regard comme présence réelle, hors du champ du signifiant et hors image. On passe alors de la paisible contemplation, où s’élude le manque, à l’effroi, lorsque l’objet, en excès, se donne à voir. Nous proposons ici de lire Borges avec Lacan (spécialement les leçons qu’il consacre au regard dans les Séminaires X et XI). Par l’écriture d’un univers fantastique, Borges tente de cerner un regard. Entre les mots, un réel.
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