Résumé :
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« Ma mère n’était pas là quand je suis née. » Parce qu’elle défie l’entendement, une telle parole donne toute la mesure du travail psychique auquel contraint l’adoption. Un travail qui concerne tout autant la mère adoptive que l’enfant adopté, et dont la plus forte part se situe entre les deux. L’existence de cette aire transitionnelle, notamment sa richesse en fantasmes, est la condition de possibilité d’une adoption psychiquement réussie. La première qualité de ce livre est de rendre présente et vivante la dimension imaginaire d’une relation, l’adoption, toujours menacée d’être ramenée à la lourde réalité d’un premier abandon. La « mère biologique » est, après la mère adoptive, l’autre personnage principal de cet ouvrage. La « mère biologique » sur la scène psychique du couple mère adoptive-enfant adopté, et non la personne réelle, la génitrice de l’enfant. Celle-ci reste souvent inconnue, et quand elle est retrouvée, il s’agit rarement d’une belle rencontre. Inconnue, disparue… cette qualité est évidemment une aubaine pour l’imaginaire. Une mère, on n’en a qu’une… elle n’était pas là quand je suis né(e) ! C’est résumer au plus court l’imbroglio psychique dans lequel se débat l’enfant adopté. Le livre de Georgeta Le Ray-Mitrea raconte à sa manière une histoire, celle de la conception de l’enfant adopté, une histoire qui se construit, ou échoue à le faire…
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