Résumé :
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La psychanalyse est née avec la folie paternelle, celle d’un père qui fait tout (ou presque) pour séduire son enfant, au risque d’en provoquer l’hystérie. Au personnage de ce « vil séducteur » s’est substituée en théorie psychanalytique une figure inverse, tout aussi convenue : celle d’un père confondu avec sa fonction de tiers séparateur entre la mère et l’enfant, représentant l’ordre symbolique et ses interdits, brisant la confusion incestueuse au profit de l’ouverture au socius et à la vie de l’esprit. Mais la folie a plus d’un tour dans son sac, que ce soit celle du père défaillant ou décevant, jamais à la hauteur de sa « fonction », ou pire, celle d’un père qui se prend pour « Le-Père ». Reste la folie du jour… Un siècle de « révolution » sexuelle et de bouleversements dans la parentalité n’a pas laissé indemne l’ordre patriarcal et sa filiation patrilinéaire. De quelle façon ces changements anthropologiques profonds, sinon « fous », affectent-ils le devenir-père, tant le désir d’enfant chez un homme que sa relation à « l’enfant qui paraît » ?
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