Résumé :
|
La théorie et les recherches sur l’attachement sont utilisées dans de nombreux cadres d’application, y compris dans les tribunaux compétents en matière familiale [1], mais les incompréhensions sont fréquentes et sources d’erreurs lorsqu’il s’agit de les mettre en pratique. L’objectif de cet article de consensus est donc d’accroître la compréhension, de lutter contre la désinformation et d’améliorer l’utilisation de la théorie de l’attachement dans les tribunaux compétents en matière familiale sur la base des données probantes, en particulier concernant la protection de l’enfance et les décisions relatives au mode de résidence des enfants de parents séparés. L’article est divisé en deux parties. Dans la première, nous abordons les problèmes liés à l’utilisation de la théorie et de la recherche sur l’attachement dans les tribunaux compétents en matière familiale, et nous évoquons les raisons qui en sont à l’origine. Pour cela, nous examinons les applications de la théorie de l’attachement dans les tribunaux compétents en matière familiale dans le contexte actuel de la norme relative à l’intérêt supérieur de l’enfant ; nous discutons des incompréhensions concernant la théorie de l’attachement et nous identifions les facteurs qui ont pu entraver sa bonne utilisation. Dans la deuxième partie, nous formulons des recommandations pour une meilleure application de la théorie et de la recherche sur l’attachement. Dans ce but, nous énonçons trois principes fondamentaux à propos de l’attachement : le besoin de l’enfant d’avoir des caregivers [2] familiers et non abusifs ; la valeur de la continuité des soins suffisamment bons ; et les avantages inhérents à la construction d’un réseau de relations d’attachement. Nous discutons également de la pertinence des outils d’évaluation de la qualité de l’attachement et des comportements de caregiving [3] pour éclairer les décisions des tribunaux compétents en matière familiale. Nous concluons que l’évaluation des comportements de soin des parents ou de toute personne en position de donneur de soins à l’enfant (caregivers) devrait être au centre des préoccupations. Bien qu’il existe un désaccord entre nous concernant l’utilisation des outils d’évaluation de la qualité de l’attachement pour éclairer les décisions relatives à la résidence et à la protection des enfants, ces outils apparaissent actuellement comme les plus appropriés pour cibler et mettre en place des programmes de soutien à la parentalité. Pour conclure, nous fournissons quelques orientations afin de guider les chercheurs dans le développement de futures collaborations au niveau interdisciplinaire.
|