Résumé :
|
Poser la question du consentement aux soins dans le contexte de l’urgence psychiatrique confronte un processus de réflexion parfois long et fluctuant à une temporalité restreinte par nécessité. Il serait néanmoins aussi préjudiciable de se limiter à un consentement de pure forme ou superficiel émanant d’un patient mal informé que d’en venir brutalement à des soins contraints sans prendre le temps d’associer et d’accompagner l’entourage. Les urgences doivent rester un lieu où l’information délivrée constitue le prélude à l’installation d’une adhésion aux soins de qualité, fort d’un consentement éclairé et accompagné par les soignants. Quant aux soins contraints, réalité évidemment assez présente aux urgences psychiatriques, s’ils doivent être engagés cela ne doit pas se faire sans une solide argumentation. Au Centre psychiatrique d’orientation et d’accueil (CPOA) de l’hôpital Sainte-Anne, les équipes sensibilisées à cette question s’efforcent d’installer dès l’accueil du patient et ses proches un cadre propice à leur réflexion sur les propositions de soins qui leur sont faites. Il s’agit d’informer mais également d’accompagner ceux qui nous demandent de l’aide dans la compréhension de cette information, permettant à l’issue de leur prise en charge de s’assurer que tous les moyens ont été déployés pour aboutir soit à un consentement, soit à un refus. Cette démarche impose au médecin et à son équipe un positionnement clair et un véritable engagement, sans fausse neutralité qui serait plus démissionnaire que véritablement objective.
|