Résumé :
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Les jeux de langage dans lesquels s’expriment les inquiétudes qui portent sur la santé mentale des plus jeunes révèlent une transformation des représentations collectives de l’enfant, mais aussi des modes d’intervention sur celui-ci. Le propos de cet article est d’identifier quelques points saillants de ces transformations en offrant une perspective comparative entre deux aires géographiques et culturelles (France et Danemark). Dans un premier temps, l’analyse des « mises en mots » de l’enfant révèle un même souci pour le développement de son « potentiel caché », souligné par la reconnaissance et la valorisation de ses capacités d’adaptation, d’apprentissage, d’autonomie, bien qu’il s’exprime selon des modalités différentes dans les deux pays. Dans un second temps, on identifie un changement dans les représentations collectives à propos de ce que serait une action efficace et moralement respectable sur l’enfant dans les champs de la parentalité et de l’éducation. Ces modifications prennent la forme d’évolutions au Danemark, là où, dans le contexte français, elles ont tendance à être présentées comme des révolutions par leurs promoteurs. Elles constituent les indices de ce que signifie être enfant ou adulte dans une société de l’autonomie comme condition.
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