Résumé :
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Freud a décrit très tôt une distinction radicale entre deux régimes de fonctionnement psychique, le primaire et le secondaire. À partir de ce modèle, nous proposons de montrer comment Lewis Carroll, en faisant jouer dans ses romans l’articulation entre ces deux plans, met en scène plusieurs modalités du non-sens. En particulier, la forme du discours qui se déploie entre les personnages des aventures d’Alice révèle, en le tournant en dérision, un non-sens pervers, qui opère sur la psyché de l’interlocuteur en désavouant les différences entre les deux régimes de fonctionnement mental. Les récits carrolliens sont ainsi le théâtre d’une « confusion de langues » qui peut expliquer, pour partie, le trouble que suscite depuis un siècle et demi leur lecture.
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