Résumé :
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L’auteure propose une réflexion théorique à partir de situations cliniques de patientes à l’aube de l’âge adulte, pour lesquelles un centre de gravité semble ne pas s’être suffisamment constitué. Selon la métaphore de Freud, le surmoi, comme un précipité dans le moi, constituerait ce point d’ancrage. La gravité qui fait défaut serait en relation avec une instance surmoïque peu structurante entrant en conflit avec un moi fragilisé. L’interdiction faite au moi de mener des expériences qui ne seraient pas à la hauteur des exigences surmoïques contradictoires et démesurées, issues d’identifications primaires et secondaires constitutives du surmoi, viendrait bloquer les possibilités de dégagement et d’investissement nouveaux au sortir de l’adolescence. Le travail thérapeutique, sous forme d’interventions, de constructions et d’interprétations, vise à assurer des positions surmoïques stables car plus cohérentes, tout en favorisant une certaine souplesse entre surmoi préœdipien et œdipien, et entre moi et surmoi. L’analyse peut ainsi contribuer à renforcer ce « point d’un corps situé de telle façon qu’une force appliquée en ce point tiendra le corps en équilibre », évitant cette insoutenable légèreté de l’être sans gravité.
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