Résumé :
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En 1915, dans Éphémère destinée, Freud relate une conversation qu’il tint durant l’été 1913 avec un jeune poète déjà renommé et un ami silencieux ou taciturne. La tonalité, aux accents goethéens, y est mélancolique : la Beauté, selon le poète, serait périssable et éphémère, inexorablement condamnée à disparaître, la création intellectuelle et artistique dévalorisée. Mais Freud démontre l’inanité de cette option pessimiste. La plupart des lecteurs s’accordent à penser que les compagnons de Freud furent le poète Rainer Maria Rilke et son amie Lou Andreas-Salomé. Nul ne semble s’étonner que celle-ci soit désignée dans le texte sous le genre masculin de « l’ami ». En outre, Rilke est-il bien le « poète » insinué par les lecteurs, ou bien n’est-il qu’une opportunité qui permet à Freud une incursion dans la littérature ? Une enquête s’imposait.
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