Resumen:
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Votre société rejette les pessimistes, les déprimés, les angoissés. Le " mal de vivre " serait-il une maladie de la modernité qu'il faut soigner à coups d'antidépresseurs ? L'expression date du XVIIIe siècle, mais le mal-être qu'elle désigne existe depuis que l'homme cherche un sens à sa vie. Déjà, dans l'Antiquité, les médecins décrivaient des patients atteints de syndromes dépressifs et proposaient des remèdes à base de plantes pour les guérir. Déjà aussi les philosophes s'interrogeaient sur l'ambivalence de ces " affections de l'âme ". Fatigue de soi, acédie, mélancolie, ennui, inquiétude, spleen, nihilisme, nausée, angoisse, dépression, le mal de vivre a pris différentes formes au cours des siècles, mais toutes sont liées au malaise de la condition humaine. De Lucrèce à Schopenhauer, des cohortes d'esprits lucides ont analysé ce malaise. D'Aristote à Dostoïevski, beaucoup y ont vu le tempérament par excellence des " grands hommes ". D'Eschyle à Cioran en passant par Shakespeare, ce malaise a inspiré les plus grands auteurs de la culture occidentale. De l'impossible révolte de Prométhée contre le destin à l'angoisse de l'homme contemporain confronté aux pièges de la liberté, ce livre montre que le mal de vivre est la contrepartie des progrès de la pensée.
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