Résumé :
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Les XIXe et XXe siècles voient l'institutionnalisation des sciences humaines et une large redéfinition de la place des femmes dans les sociétés occidentales. Les articles réunis dans cet ouvrage tentent de comprendre comment, dans ces contextes renouvelés, une femme devient une intellectuelle ou une productrice de savoir - certains considérant qu'elle peut venir faire concurrence à la science la plus instituée -, mais aussi les différents rôles qu'elle incarne : de l'auteure à la muse, en passant par la collaboratrice dévouée. Toutes les femmes dont il est question ici ont eu à affronter ou à contourner des obstacles liés aux pratiques discriminantes propres à la société dans laquelle elles vivaient. Elles ont de ce fait sans doute plus que d'autres vécu le paradoxe de sciences qui se réfèrent à l'Homme comme à un universel tout en construisant dans la théorie et dans la pratique une inégalité entre les sexes. Certaines ont pris conscience de ce paradoxe soit pour en jouer au nom d'une égalité de tous les êtres humains, soit pour le dénoncer. D'autres semblent l'avoir ignoré ou bien encore avoir accepté une répartition des rôles entre les hommes et les femmes. Se sont alors constitués des domaines réservés à la " science féminine " ; les sciences de l'enfance sont ainsi très vite apparues comme une création et un apanage des femmes. Les auteurs de ce livre s'interrogent sur une éventuelle spécificité de la contribution des femmes aux sciences de l'homme, sans toutefois chercher à substituer à une histoire des " grands hommes ", à juste titre critiquable, une histoire des " femmes illustres ". Il importait de ne pas isoler des pionnières ayant pu laisser dans l'histoire plus de traces que d'autres, et de mettre en relation portraits individuels et portraits de groupe, trajectoires célèbres et trajectoires obscures.
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