Résumé :
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La psychanalyse ne nous livre ici aucun secret. Freud n'est pas le détenteur privilégié d'une vérité que le critique n'aurait qu'à appliquer à l’œuvre d'un poète lui-même ignorant du sens le plus profond de son texte. La vérité recherchée par cet essai consiste en une sorte de contact explosif des textes psychanalytique et littéraire. Théorie et littérature se révèlent, grâce à ce contact, comme un seul mouvement d'interprétation, ou comme deux versions d'un même mythe. Freud produit un sens toujours mobile chez Baudelaire, tout comme l’œuvre de celui-ci déplace, de façon insolite, la spéculation psychanalytique.
L'étrange sympathie entre les textes freudien et baudelairien s'explique peut-être par leur participation commune à une notion normative de l'esprit humain, en même temps que l'on découvre les plaisirs, et les risques, d'un humain toujours marginal, discontinu, fragmentaire. Chaque page de "Baudelaire et Freud" recrée pour nous la tension caractéristique de ce tournant décisif.
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