Résumé :
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À l’origine du livre, une réflexion sous forme d’un questionnement : pourquoi le secret est-il, de nos jours, porteur d’une aura maléfique ? Comment la transparence, le tout dire, sont-ils devenus l’aune à laquelle se mesure la qualité d’une parole, d’une information ? Le secret est traqué, recherché, pourchassé. On doit le révéler, le porter à la lumière et l’exhiber. Depuis la chasse au secret de famille jusqu’à la médiatisation des affaires publiques ou des vies privées, tout doit être dit, au nom de l’intérêt individuel, familial ou collectif. Le « droit de savoir » est partout, il faudrait abolir l’anonymat qui s’attache, par exemple, au don d’organes, au don de sperme, à la naissance sous X. Les barrières propres à l’intime volent en éclat devant une transparence revendiquée. La souffrance n’a plus le droit d’être secrète, cachée. La parole intime est devenue publique, partagée par tous, fétichisée, parée de vertus thérapeutiques et rédemptrices. Combien de familles viennent en consultation pour « tout dire » à leur enfant, sur leur vie intime, sexuelle. C’est de cette façon que le public et certains « psys » semblent avoir compris la formule de Françoise Dolto : « un enfant est un être de langage », en rajoutant « il faut donc tout lui dire et tout le temps ». Le livre envisage la disparition dans notre société de l’espace du secret comme la perte de l’intime. Il évoque les dimensions plus inconscientes du secret, et son rôle essentiel dans l’équilibre de la vie psychique des individus.
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