Résumé :
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Cet article tente d’appréhender les fonctions possibles des demandes paradoxales dans la clinique du sujet sans domicile fixe. Par elles, une demande d’aide serait à la fois émise et désavouée. Sous-tendu par des enjeux de survie psychique, ce désaveu témoignerait pour ces sujets de difficultés et/ou d’impasses à se représenter leur dépendance vis-à-vis d’un objet, vécu non pas comme secourable mais décevant. Ce type de demande entraînerait des effets paradoxants, car le dépositaire imprégné par ses propres logiques, répondrait dans un registre inaccessible et discordant avec les besoins du sujet grand précaire. Ces demandes brouilleraient les frontières du moi et du non-moi, confusion nécessaire pour entrer en lien et le maintenir car elles permettraient d’instaurer un espace commun, de partage de sensoriel. Il s’agirait, pour ces sujets, de retrouver un espace contenant avec l’objet pour permettre un rassemblement de leur expérience subjective et d’introjecter cette fonction contenante. Ces questions sont illustrées par les tentatives de prise en charge, en centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), de deux sujets errants, SDF.
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