Résumé :
|
Je montre comment une œuvre littéraire a pu raccommoder le trou qu’a fait dans mon humanité la catastrophe d’Auschwitz. Charlotte Delbo fait voir les scènes vécues à Birkenau avec une écriture lucide jusqu’à l’épouvante et un regard d’empathie. Sa langue sait rendre les sensations vécues et créer des images visuelles dont la concision, les registres, les contrastes atteignent une beauté qui me soigne de l’effroi, et m’offrent une qualité d’émotion au moment où ce qui est décrit me dessoude de mon humanité.
Ses livres racontent des solidarités qui ont permis à certaines de survivre, et comment la culture personnelle a pu agir pour agrandir la conscience de soi, la perspective de son destin. Son écriture prend le chemin inverse des images de l’extermination de masse. Pour lire une des plus grandes tragédies de l’histoire, elle accorde au lecteur de l’espace et du temps et montre la nécessité de ces deux notions pour exister comme sujet pour soi, dans la société, dans le monde.
|