Résumé :
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L’histoire collective, surtout lorsqu’elle est marquée par des conflits majeurs et de la violence, a un impact important sur l’histoire singulière. Le partage du trauma et sa réactivation sous certaines conditions, induisent des répercussions psychiques qui s’inscrivent dans la durée. Ces répercussions perdurent dans l’exil et se traduisent en difficultés d’intégration dans le pays d’accueil. L’objet de cet article est la présentation des données d’une recherche linéaire sur ce rapport entre mémoire collective et trajectoire individuelle. Nous présentons ici le vécu traumatique et les difficultés d’intégration de deux sujets turcs réfugiés politiques en France.
Nous nous sommes appuyés sur une démarche double : psychopathologique et catégorielle pour évaluer l’État de Stress Post Traumatique grâce aux critères diagnostiques du DSM-IV [1], puis psychanalytique et qualitative pour analyser d’un point de vue thématique les contenus des entretiens semi-directifs. Cette démarche retrace des trajectoires encore heurtées dans l’exil, du fait de difficultés d’adaptation. Par la symptomatologie qui réfère à leurs difficultés, à la suite à d’incarcérations et de torture, la trajectoire de ces sujets nous révèle une persistance de l’impact des traumatismes.
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