Résumé :
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"Je resterai intraitable ..." le propos paraît énoncer une loi morale inflexible, et émaner d'un surmoi sans faille. Mais jamais celui dont la morbidité affichée, les symptômes entravants, les addictions immobiles, la sourde douleur, la plainte récurrente, la névrose têtue ... jamais celui-là ne proclamera haut et clair qu'il est "intraitable". Et pourtant, si ce n'est "je", il y a bien un "ça" (ou un moi qui s'ignore) logé quelque part qui ne veut surtout pas guérir, ni même changer. Comment relever le défi, celui d'un sujet qui adresse consciemment au "traitement psychique" sa demande d'échapper enfin à la souffrance et au malheur, et qui s'entoure secrètement d'une tranchée infranchissable ? C'est la fierté de la psychanalyse de ne pas tourner le dos aux formes les plus insidieuses de la destructivité.
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