Résumé :
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Rebaptisée dépression au début du XXe siècle et réduite à un modèle biomédical à la suite de la découverte des neurotransmetteurs, la mélancolie renvoie à une pluralité de lectures, mais aussi à une grande unité tout au long de son histoire. Elle est tout à la fois maladie, modèle étiologique (la théorie des humeurs), théorie de la personnalité (les tempéraments), réflexion sur la créativité et le génie (le Problème XXX d’Aristote), voire incarnation visible du péché lorsqu’elle a coïncidé avec l’acédie à la fin du Moyen Âge. Les recherches récentes soulignent cette complexité. La dépression est marquée tout autant par une vulnérabilité constitutionnelle, des traumatismes infantiles, que par la démonstration de l’activité complémentaire des psychothérapies et des antidépresseurs pour les patients les plus atteints. Les enjeux de l’étude lausannoise sur l’efficacité d’une psychothérapie psychanalytique en douze séances pour les patients dépressifs hospitalisés et du projet en cours portant sur les patients dépressifs chroniques seront présentés dans cette perspective.
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