Abstract:
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Nommer un objet permet à l’être humain de façonner sa réalité et de transmettre des informations le concernant. Lorsque, dans les années 1950, un nouveau psychotrope émerge au sein de la pharmacopée occidentale, l’enjeu de sa dénomination devient crucial. Le LSD produisait en effet des symptômes intenses, pouvant être assimilés à ceux observés dans les psychoses. Cette interprétation conduit donc la psychiatrie française de l’époque à créer le mot « psychodysleptique » afin de décrire cette substance. Mais cette terminologie centrée sur l’aspect pathologique de la réaction empêchait de concevoir qu’elle puisse avoir un effet thérapeutique. Dans l’intention de traduire cette dimension positive, des thérapeutes anglo-saxons forment alors le terme « psychédélique ». Cet article étudiera l’histoire de ces deux noms et les implications de leur emploi pour le corps médical.
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