Résumé :
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La psychanalyse des premières générations a beaucoup développé le thème sexuel. Actuellement au contraire, les préoccupations narcissiques et traumatiques semblent l’avoir relégué au second plan. La réflexion menée lors de ces Rencontres a montré que ce silence apparent recouvre des réalités contrastées : une parole en séance intensément, voire crûment sexualisée réalise une saturation immobilisante, tandis qu’une parole timide, inhibée, laisse soudain échapper sous des déguisements un sexuel infantile capable de s’élaborer. Le mode de pensée et les interventions de l’analyste varient selon la valeur fonctionnelle du sexuel ainsi exhibé ou réservé à l’intimité. Le sexuel qui se métaphorise crée une scène qui se déplace, se condense, se déguise, comme dans l’espace du rêve, et se déchiffre alors en configurations œdipiennes qui appellent l’interprétation. Les conjonctures traumatiques imposent au contraire à l’analyste une grande prudence et une grande patience pour soutenir des liaisons qui installeront peu à peu un régime d’excitation plus apaisé où la scène sexuelle retrouvera un sens objectal.
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