Résumé :
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Dans Les anormaux, Foucault a défini le monstre comme celui ou celle dont la forme viole les lois de la nature en transgressant ses classifications. La transformation du « monstre humain » en un objet moins « visible », l’« anormal », prélude à l’avènement, au xixe siècle, d’un certain nombre de disciplines « techniques », destinées à traiter l’anomalie. La neuropathologie et la psychanalyse en font partie. D’autres auteurs, comme l’historien de l’art Jean Clair dans Hubris. La fabrique du monstre dans l’art moderne, objectent à l’idée foucaldienne de la transformation du monstre en anormal. La rémanence, voire la résurgence, du monstrueux hanterait, selon lui, l’art contemporain.
En analyse, il arrive qu’on s’éprouve monstrueux sans la moindre difformité perceptible par d’autres que soi. À partir d’un film et d’ouvrages, j’interroge ce sentiment du monstrueux, premièrement chez ceux qui se plaignent de l’être et cherchent à y remédier, notamment par des interventions correctrices sur le corps, mais aussi, deuxièmement, chez d’autres qui font de leur supposée monstruosité un drapeau d’avant-garde.
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