Résumé :
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Cet article interroge l’espace thérapeutique mouvant expérimenté dans une téléconsultation avec un couple. Il décrit les frontières polytopiques d’une séance online. Désormais, l’espace thérapeutique réunit trois lieux qui se superposent : chez le thérapeute, chez le patient et l’interface de rencontre, la plateforme numérique.
L’auteure constate l’émergence d’une illusion partagée entre le thérapeute et son patient, favorisée par la superposition de deux mondes : virtuel et réel, dans l’écran et hors de l’écran. Le passage à une thérapie conjugale à distance déplace les symptômes sur l’aspect territorial du cadre, tout en permettant de déployer un nouveau processus thérapeutique. Puisque les patients font entrer le regard du thérapeute dans leur habitat intérieur, la question du privé et de l’intime se pose : qu’est-ce qui est dévoilé ? Le couple peut jouer avec la création de la mise en scène jusqu’à la « profanation rituelle », la transgression du cadre. L’article apporte une illustration clinique d’une « séance à l’envers ».
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