Résumé :
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Freud a introduit la question de la traduction en tant qu'acte psychique dès ses premiers écrits, lettres et manuscrits envoyés à Fliess. Il y reviendra en 1915 dans "L'Inconscient". Passage, franchissement, transposition, transcription entre instances, entre différentes temporalités de la vie psychique, cette notion mobilise en fait une réflexion topique, dynamique, économique, dans la mesure où elle est un marqueur essentiel du passage de l'inconscient au conscient, du latent au manifeste, et en ce sens elle est partie prenante de l'interprétation et du procès de la cure. Réfléchir aux rapprochements et différences entre ces aspects spécifiquement analytiques et ceux qui sont à l’œuvre dans le travail ou plutôt la "tâche du traducteur", selon W. Benjamin et d'autres auteurs, peut nous permettre de penser l'enjeu clinique à la lumière des aléas et incertitudes de toute traduction, de par la variabilité et la subjectivité forcément impliquées dans la rencontre singulière entre deux univers psychiques tels qu'ils sont présents de façon non symétrique dans toute cure, ce qu'on essaie d'illustrer au travers d'un fragment clinique.
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