Résumé :
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L'auteur s'interroge sur la "désignation paternelle" à travers le paradigme de la traduction/trahison. Il relit un de ses essais qui reconstruit l'évolution d'un rapport conflictuel père-fils à travers la traduction, expérience d'autant plus complexe pour l'auteur qu'envers celui qu'il traduit, Bilge Karasu, il se sent dans la posture du disciple et du traître. La réactivation de la langue du père, l'occitan, par la langue à traduire, le turc, interfère sur la configuration père-fils au point de l'ouvrir à l'expérience de l'étranger. Les circonstances de la mort du père, son implication dans le premier essai du fils, ont permis le départ de celui-ci. Celles de la rencontre de la langue étrangère l'ont ramené à la langue du père qui intervient en tant qu'intermédiaire entre langue source et langue cible. Le père guide l'apprentissage de l'écriture de soi et de l'autre en révélant la créativité de cette autre langue à traduire, le silence, dans lequel s'enfermait son père à lui.
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