Résumé :
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Que devient une analyste lorsque les corps se perdent de vue et que seule la vertu hallucinatoire de la représentation en assure l'existence ? Cette question nous renvoie à une problématique centrale dans les dispositifs qui impliquent essentiellement la paroles dès lors que l'on s'intéresse à l'action et aux effets de son incarnation dans la dialectique de la présence et de l'absence. C'est dire l'importance de la chair et donc du corps de l'analyste, parfois violemment réclamé lorsque l'identité bascule, lorsque les mots manquent à dire, écrasés par la force de la folie : phénomènes connus, bien sûr, dans l'analyse de moments ou de patients psychotiques, mais qui sont intensément sollicités chaque fois que l'intimité du sujet avec lui-même s'éclipse ou lorsqu'elle est menacée de disparition. L'incarnation dans le transfert - et non l'incarnation du transfert - tient une fonction déterminante, car elle peut s'avérer dangereuse, comme chaque fois que les limites sont poreuses, chaque fois que le mélange hante l'analyse.
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