Abstract:
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Le vent se lève, un orage gronde sourdement à l'horizon - puis le ressac adresse une parole, à bas bruit. Ces mouvements du monde forment des plis dans l'imagination, ils sont au fondement de l'esthétique littéraire de Julien Gracq. Cet article, cette lecture de son roman Le rivage des Syrtes, paru en 1951, invite à replonger cette possibilité d'appel du monde à la source pulsionnelle et conflictuelle du mouvement introjection-projection. Cet aller-retour est compris comme une trace du trajet identificatoire singulier d'Aldo, le héros du récit. Nous proposons d'en parcourir quelques linéaments à travers une déclinaison des figures paternelles, collectives et individuelles, qui dialoguent à l'abri du refoulement, mais dont les chuchotements se trouvent déplacés sur un monde créé d'un œil et d'une oreille cherchant une métaphore - un père caché peut-être.
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