Résumé :
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Depuis un peu plus d’un siècle, faisant suite à l’ouvrage du sociologue allemand Max Weber, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, des auteurs d’horizons différents reviennent sur un singulier malaise au travail. Un des premiers à réagir à la « cage de fer » proposée par Weber est le philosophe allemand Walter Benjamin, qui pense que le capitalisme est devenu une drôle de religion conduisant au désespoir sans expiation. En psychiatrie, le phénoménologue allemand Hubertus Tellenbach appuie le rapport si singulier au travail du typus melancolicus qu’il décrit moyennant une sécularisation de l’éthique abordée par Weber. Plus tard, aux Etats-Unis, le psychanalyste Hebert Freudenberg décrit le « burnout » qui sera ensuite généralisé par une chercheuse en psychologie sociale, Christina Maslach. Devenu le « syndrome d’épuisement au travail », il permet alors au philosophe de Berlin Byung-Chul Han d’aborder l’horizon subjectif du sujet performant postmoderne. Si les philosophes mettent l’accent sur la subjectivité de la société dans les rapports de production capitalistes, les cliniciens mettent à jour des singularités subjectives. Les uns et les autres se reprennent des idées à bon profit.
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