Résumé :
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Cet article s’intéresse au lien entre croyance et violence lorsque ces deux éléments sous-tendent des actes meurtriers et cannibaliques, commis par un sujet en proie à un délire mystique et à une conception persécutoire de la réalité. Le cas choisi est celui de Jorge Beltrão Negromonte da Silveira, 58 ans, qui a sévi dans le Nord-Est du Brésil de 2008 à 2012. Connu pour être le leader du « trio cannibale de Garanhuns », du nom de la ville qui fut le théâtre de ses derniers méfaits, il fut condamné, ainsi que sa femme et sa concubine, à plus de 70 ans de réclusion, pour avoir séquestré, tué, démembré et dévoré trois jeunes femmes. Il est suspecté d’avoir fait six autres victimes. Nous tenterons de mettre en évidence le socle psychique sur lequel s’est construit son discours mystique et son agir délirant, ainsi que d’éclairer le sens sacrificiel donné à ses actes. Dans le kaléidoscope de possibilités théoriques et interprétatives qui s’offrent à nous pour cerner sa psychologie, nous choisissons deux prismes : la question de l’origine du Je et la mise en évidence d’une aire sacrificielle en lieu et place d’une aire transitionnelle.
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