Résumé :
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Des travaux psychanalytiques contemporains français font du Mal une mauvaise rencontre. Les exemples cliniques portent le plus souvent sur des cas de patients en demande d’aide. Dans cette étude, nous inversons l’angle d’approche en nous penchant sur la pratique d’un exorciste diocésain, que nous appelons le père J., et posons l’hypothèse selon laquelle l’exorcisme qu’il pratique garantit son équilibre psychique. À l’issue de notre étude du rite, nous postulons qu’il s’agit d’une situation de suggestion au cours de laquelle le consultant met en œuvre inconsciemment les signes attendus pour que tous puissent conclure à une influence diabolique. L’exorcisme en ce sens constitue donc un rite de possession. De plus, en articulant des informations biographiques aux mécanismes à l’œuvre durant le rite, nous parvenons à conclure que la fonction symbolique de prêtre constitue un signifiant inducteur de sublimation des pulsions sexuelles mais que le rite d’exorcisme, encadré par la structuration institutionnelle religieuse, vient réactiver ces mêmes pulsions sous une forme plus archaïque. Elles apparaissent au cours de l’exorcisme dans un jeu dialogique entre le consultant et le père J. qui s’exhorte à les faire taire.
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